mardi 25 décembre 2018

Qui pour apprendre le sens de la priorité au Maire de Saint Louis ?




Comme il en a l’habitude, la mairie de Saint Louis a décidé d’organiser un concert dans le cadre des festivités du mois de décembre. En tant qu’un inconditionnel du lead vocal de Faramareen music, M. le Maire ne peut rester une année sans savourer les belles mélodies de Waly Ballago Seck, c’est une lapalissade. Cette année, Mansour semble être dans un état de manque inexplicable. Après le concert du 14 août dernier, le Maire a  décidé de faire un bis ce 25 décembre. Une décision qui n’a pas plu aux jeunes saint-louisiens qui appellent leur maire à avoir le sens de la priorité.



Force est de constater que la ville de Saint Louis est en ce moment dans un état chaotique et fait face à d’innombrables difficultés. Pendant que tout le monde se soucie de la situation des habitants de la langue de Barbarie qui peinent à trouver le bout du tunnel face à l’érosion côtière qui a détruit la quasi-totalité des maisons, le maire préfère décaisser près de 30 millions de FCFA pour se faire plaisir. Aujourd’hui, les sinistrés sont relogés à Khar Yalla dans des conditions inhumaines. Plus de 1000 personnes y logent dans une insalubrité absolue et sans aucun soutien considérable de la mairie de Saint Louis. Mais bon, ils ne sont pas si importants aux Yeux de Mansour.
Les dégâts causés par la houle à la langue de barbarie
crédit photo: Ndarinfo

Il faudrait certainement forcer M. le maire à faire un tour dans la ville pour qu’il puisse découvrir sa face hideuse. Peut-être qu’il n’est pas au courant de l’inondation des cimetières de Guet Ndar provoquée par les fortes houles qui ont affaissé le mur de l’entourage. Il ignore certainement la problématique de l’insalubrité qui empire de jour en jour, le bloggeur Thierno Dicko a raison de dire que « Saint Louis est submergée par les ordures et les saletés ». Il est clair que le maire n’est pas du tout informé ou même s’il est, il a un réel problème avec le « sens de la priorité ».
Les cimetières envahis par les eaux et les ordures
Crédit Photo: Thierno Dicko

Il peut lui-même organiser ce concert avec tout ce qui va avec, mais seul les Saint-louisiens peuvent décider de sa réussite ou pas. Nous avons notre sort en main. Soit nous acceptons d’être des citoyens crétinisés, soit nous décidons d’user de notre sens du discernement et de cesser de suivre aveuglement nos « autorités » qui ne se soucient guère de nos conditions de vie. Quant au maire, il serait opportun pour lui de laisser une oreille attentive à cette jeunesse qui crie son désaccord, car comme le dit l’autre, « entendre le cri de la population, c’est éviter une future révolution ». Et n’oubliez pas, ils auront dans quelques mois la possibilité de corriger leur erreur de 2014. Pensez-y…


lundi 10 décembre 2018

Une "colère jaune" brûle Paris


Libération.com
En France, un mouvement dénommé les « gilets jaunes » est né récemment. Il est apparu en octobre 2018 avec comme revendication de départ la hausse des prix du carburant automobile, elle-même liée à l’augmentation de la taxe sur les produits pétroliers. Il s’agit probablement du mouvement français  le plus important du siècle.

Tout est parti d’une diffusion d’appels de citoyens à manifester sur les réseaux sociaux. Ces « gilets jaunes » sont passés à l’acte pour la première fois le 17 novembre 2018 qui va par la suite se répéter les samedis suivants en s’étendant sur tout le territoire français. Pacifiques à certains endroits, violents à d’autres les « gilets jaunes » sont une vague colorée que personne n’a vu venir. Au point que, après trois week-ends consécutifs d’une mobilisation accompagnée de violences croissantes. C’est alors que l’idée d’un grand rassemblement surgit. Au total, le ministère de l’intérieur a annoncé 2039 actions et 282.710 manifestants pour la première journée de manifestation ; 229 personnes sont blessées, dont sept gravement. Leur force s’accroît et le mouvement exige la « démission » d’Emmanuel Macron. Ainsi, il apparaît clairement que les « gilets jaunes » ne dénoncent pas seulement la hausse du prix des carburants, mais expriment un ras-le-bol général fondé sur la fiscalité, mais aussi sur le pouvoir d’achat ou les services publics. C’est le 1 décembre que la violence a atteint un niveau inattendu. Véhicules incendiés, magasins détruits et pillés : le chaos règne au cœur de Paris. 


Le président Emmanuel Macron est venu sur les lieux pour constater les dégâts causés par les manifestants. Toutefois, il n’a pas fait de déclaration sur le phénomène. Cependant, il s’est dit décidé de préserver la stabilité du pays en évitant la violence.

Aujourd’hui la capitale est barricadée et dotée d’un dispositif de sécurité et répressif exceptionnel avec près de 2000 arrestations. Macron doit rencontrer aujourd’hui les partenaires  sociaux avant de donner une allocution à 20h. 

Sidy Lamine Niass n'est plus

Le Président directeur général du groupe Walfadjri a tiré sa révérence ce mardi 4 décembre 2018. Sidy Lamine Niass est décédé à l’âge de 68 ans à l’hôpital Principal de Dakar et repose désormais à Léona Niasséne près de ses parents.  

L’information a surpris plus qu’un. C’est le mardi de bonne heure que la nouvelle est tombée. Sidy Lamine Niass est décédé d’un arrêt cardiaque selon des sources proches de sa famille. Au lendemain de son décès, de multiples polémiques ont été soulevées sur le lieu de son inhumation. Cheikh Niass, fils du défunt, a voulu l’enterrer à Dakar dans le cimetière de Yoff « conformément au vœu de son père ». La polémique a ainsi été levée par son frère Ahmed Khalifa Niass qui par le biais d’une déclaration a annoncé que Sidy sera finalement inhumé à Kaolack auprès du défunt khalife de Léona Niasséne. Une déclaration qui a aussi suscité de moult interrogations. Suivez-le…


Qui est Sidy ?

Sidi Lamine Niass est né le 15 août 1950 à Kaolack. Fils du grand savant, écrivain et homme de Dieu, Khalifa El Hadj Mohamad Niass. Sidi Lamine Niass s’est beaucoup investi pour l’unification de la grande famille niassène. Entretenant les meilleures relations avec l’ensemble des guides religieux du Sénégal et n’accordant pas une grande différence entre sunnites, chiites et soufis. Sidi Lamine Niass a également beaucoup œuvré pour l’entente entre les confréries à travers des actes concrets et remarquables

Un éternel révolutionnaire…

Sidy Lamine a toujours incarné le contre-pouvoir. En effet, dès son retour de Caire où il était allé faire des études de droit et de jurisprudence islamique, il est incarcéré de novembre 1979 à novembre 1980 à cause de ses virulentes critiques contre le régime de Senghor. Il crée ainsi le journal bimensuel Walfadjri en 1984 qui évoluera progressivement vers une parution quotidienne. En 1997, il obtient une bande FM et crée sa radio qui devient, à la fin des années 1990, la radio la plus écoutée du Sénégal. Il a collaboré avec les derniers présidents sénégalais, n’hésitant pourtant pas à dénoncer les dérives et injustices.   

Toute la nation a rendu un vibrant hommage à cet homme d’une dimension exceptionnelle.

mercredi 5 décembre 2018

Les principes fondamentaux de la fiscalité des industries extractives

De la gauche à la droite:
M. Sahite Gaye (Enseignant au CESTI, modérateur du jour)
M. Thialy Faye (invité du jour)

Le Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) a reçu ce M. Thialy Faye dans le cadre des carrefours d’actualité. L’invité est un juriste, membre du forum civil. Pour cet après-midi du 5 décembre, les discussions ont tourné autour de la fiscalité des industries extractives.



M. Faye a commencé son exposé par une conceptualisation de certains termes liés à la fiscalité. Cette dernière conçue comme l’ensemble des règles relatives à l’imposition et à la taxation va au-delà du droit fiscal et intègre aujourd’hui de nombreux autres domaines tels que l’économie, les finances etc. Quant à l’impôt, il désigne une prestation pécuniaire requise des personnes de droit public et de droit privé selon leur capacité contributive par voie d’autorité à titre définitif et sans contrepartie précise en vue de la couverture des charges publiques ou à des besoins d’intervention de l’Etat. Contrairement à la taxe qui est une prestation pécuniaire requise des personnes en contrepartie de l’usage d’un bien public, ou en vue de sa réalisation.

Après cette série de définitions, l’invité a tenu à faire une différenciation entre différents types de fiscalités. Entre autres, la fiscalité de porte et celle interne. La première s’applique à l’entrée ou à la sortie d’un pays ou d’un territoire, encore appelée le cordon douanier. Elle comprend le Droit de Douane et les taxes annexes. La seconde s’applique après le franchissement du cordon douanier. Toutefois, le type de fiscalité qui était au centre du débat est celle minière renfermant l’ensemble des règles relatives à l’imposition et à la taxation de l’activité pétrolière, gazière et minière, sans se circonscrire à la règle juridique.

La fiscalité minière est exécutée à travers un ensemble d’instruments. On peut en citer le bonus de production qui est exigé aux compagnies et est lié à une découverte commerciale. Il consiste en une série de versements généralement au début de la production, et chaque fois que celle-ci atteint un certain seuil en terme de quantité cumulée. Il y a aussi le bonus de signature qui est un instrument perçu au moment de la signature du contrat pétrolier. Il consiste en un versement unique à montant variable fixé en fonction de l’intérêt d’une zone de recherche donnée.

Dans un contexte de découverte de ressources gazières au Sénégal, M. Faye pense que le Sénégal pouvait gagner plus que ce qui est annoncé par l’Etat du Sénégal. Aussi, il y a selon lui une inadéquation entre les textes et le contexte actuel. Le code minier en vigueur date de 1998 et était incitatif, ce qui a défavorisé le Sénégal dans les accords signés avec les compagnies. Aujourd'hui, le seul bonus encaissé par le Sénégal est celui découlant de l'accord avec Total.