jeudi 31 janvier 2019

Sénégal: Biographie des cinq candidats à la présidentielle de 2019

Crédit photo: emedia.sn


Au Sénégal, le conseil constitutionnel a publié, le 20 janvier 2019, la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle de 2019. Sur 27 dossiers de parrainages déposés sur leurs tables, les 7 sages n’ont finalement retenus que 5 candidats pour l’élection du 24 février 2019. Il s’agit de : Macky SALL, Madické NIANG, El hadj Issa SALL, Ousmane SONKO et Idrissa Seck. Si les uns ont une expérience politique avérée avec un long parcours, les autres sont des novices dans le sérail politique et s’imposent de jour en jour. Nous vous proposons ainsi la biographie de chacun de ces aspirants au fauteuil présidentiel.

Macky SALL, le sortant qui veut un bis


Né le 11 décembre 1961 à Fatick, où il passa une partie de sa jeunesse avant d’aller dans le Fouta, Macky est issu d’une famille de 4 enfants. Etudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il entre dans le mouvement marxiste-léniniste And Jeuf dont il va se retirer à cause d’une divergence d’idées. Formé à l’institut des Sciences de la Terre (IST) de Dakar et diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs (ENSPM) de l’Institut Français du Pétrole (IFP) de Paris, il devient ingénieur géologue puis géophysicien.

Macky Sall a rejoint le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) en 1980. Après l’arrivée au pouvoir du père du sopi, Abdoulaye Wade, Macky sera nommé directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN) après plusieurs années au poste de chef de la division Banque de données et conseiller spécial auprès du Président de la République, chargé de l’Energie et des Mines. De mai 2001 à novembre 2002, il devient ministre des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique ; de novembre 2002 à aout 2003, il devient ministre d’Etat, ministre des mines,  de l’énergie et de l’hydraulique dans le gouvernement dirigé par Mame Madior Boye ; de Aout 2003 à avril 2004, ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et des Collectivités locales, porte-parole du gouvernement d’Idrissa Seck. Nommé premier ministre le 21 avril 2004, il est remplacé par Cheikh Hadjibou Soumaré après la présidentielle de 2007.  Il se rabat sur l’Assemblée nationale et sera élu à sa présidence le 20 juin 2007. Mais la rupture sera consommée quand il cherchera à convoquer Karim Wade, fils du président de la République, pour une audition sur les travaux de l’ANOCI. Face à son refus de démissionner de la présidence de l’Assemblée, son mandat est réduit de cinq à un an. Il se voit ensuite contraint à la démission de tous ses mandats électifs.

A la tête de la Coalition Macky 2012, il accède à la présidence le 26 février 2012 face à son ancien mentor, Abdoulaye Wade.
Aujourd’hui, il a fait un mandat de sept ans et brigue encore les suffrages des Sénégalais pour un second mandat.

Madické Niang, l’inattendu de la liste


Madické Niang est né à Saint-Louis le 25 septembre 1953. Avocat de profession, il est passé par le Lycée Charles de Gaulle de Saint-Louis avant d’entrer à la faculté de droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Exclu pour des faits de grèves à répétition, il part à Abidjan pour poursuivre ses études en droit. A son retour, il emprunte la voie du privé en s’inscrivant au barreau de Dakar. Fidèle compagnon de l’ancien président Abdoulaye Wade, il devient son conseiller spécial, chargé des affaires juridiques d’avril 2000 à novembre 2002. Par la suite, il occupe plusieurs postes ministériels :
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         Ministre de l’habitat de novembre 2002 à aout 2003
-      Ministre de l’énergie et des mines de septembre 2003 à mars 2007
-      Ministre des mines et de l’industrie d’avril 2007 à mars 2008
-      Ministre de la justice d’avril 2008 à octobre 2009
-      Ministre des affaires étrangères de 2009 à 2012 

Après la chute du régime de Wade en 2012, il est resté à ses côtés et a été un de ses plus fidèles compagnons. C’est quand le « pape du sopi » a décidé de placer son fils, Karim Wade, comme candidat du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) à l’élection présidentielle de 2019, qu’il a décidé d’emprunter sa propre voie en se présentant à l’élection présidentielle « pour assumer une candidature alternative du PDS ». La suite lui a donné raison car face à l’éligibilité de Wade-fils, Madické est devenu le pneu de secours de la famille libérale.  

Ousmane SONKO, la révélation portée par la jeunesse


Leader de Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef-Les Patriotes), Ousmane Sonko a fait ces dernières années une ascension fulgurante dans le cercle politique sénégalais. Il ne lui a fallu que quatre années d’existence dans le sérail de la politique sénégalaise pour s’imposer et se hisser à la tête de l’opposition.

Né le 15 juillet 1974, ce natif de Thiès a été un brillant étudiant. Major de sa promotion au concours d’entrée à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) du Sénégal, Sonko a obtenu une maîtrise en droit publique à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis. En 2001 il sort diplômer de l’ENA, section « Impôts et Domaines » et intègre l’administration avec un premier poste qui le conduit au Centre des services fiscaux de Pikine. En 2003, Il obtient un diplôme d’études approfondies (DEA) en finances publiques et fiscalité de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Il est aussi titulaire d’un Master 2 en Gestion et Finances Publiques de l’Institut Supérieur des Finances (ISF) et également doctorant en droit public économique et fiscalité à l’Université Jean Moulin Lyon III. Ousmane Sonko a débuté sa carrière comme Inspecteur principal des Impôts et des Domaines. Il a été vérificateur fiscal et chef de Brigade de vérification fiscale, chargé du secteur immobilier. Il était auditeur interne à la Direction du Contrôle Interne (DCI) de la Direction Générale des Impôts et Domaines (DGID). Radié par le décret N°2016-1239 du Président Macky pour «indiscrétion professionnelle», Sonko est révélé au grand public par la presse sénégalaise.

Ousmane Sonko a réussi aujourd’hui à drainer une foule immense composée particulièrement de jeunes qui adhérent à cet esprit de patriotisme basé sur « le don de soi pour la patrie ». Le nouveau type de militant dressé par le leader de Pastef est ce citoyen qui vit pour sa patrie au détriment des partialités, c’est ce citoyen qui adhère à une vision politique bien définie et non à des rêveries vendues par certains leaders politiques. Sonko est incontestablement l’un des opposants les plus sérieux qui peuvent créer une surprise le soir du 24 février 2019.







mercredi 30 janvier 2019

"La culture devrait être mieux revalorisée par les médias"

Aboubacar Demba Cissokho en face du public

Le CESTI a reçu, ce mercredi 30 janvier 2019, Aboubacar Demba Cissokho, journaliste à l’Agence de Presse Sénégalaise (APS). Pour ce carrefour d’actualité, l’invité a axé sa communication autour du thème : « Mutations et pratiques du journalisme culturel : regard critique ».

Intéressé par le journalisme culturel, M. Cissokho s’est spécialisé en Arts et Culture. Il pose, à travers ses écrits, une critique de la production artistique des créateurs d’Afrique et d’ailleurs. C’est ce qui lui a permis d’acquérir une solide expérience dans le domaine des Arts et des cultures.

Il considère que les qualités d’un bon journaliste (culturel) tournent essentiellement autour de sa ponctualité et de sa capacité à s’informer à  travers des recherches mais surtout à travers la lecture pour être en perpétuel contact avec le monde culturel.

Compte tenu des multiples mutations que subit le journalisme en général, il va falloir que le journaliste amène une touche nouvelle. C’est le cas des réseaux sociaux qui permettent aujourd’hui de retransmettre les événements culturels en direct. Selon M. Cissokho, le journaliste culturel doit aussi être le plus outillé possible pour faire la part des choses entre ce qui lui ait communiqué sur l’artiste et son produit et ce qui au-delà de ces apparences.

Parlant de la pauvreté des contenus culturels dans les médias, M. Cissokho pense que les médias ne consacrent pas une partie importante à la culture. « Les médias préfèrent les faits sociaux à la culture » dit-il. Il préconise une création d’émissions et de rubriques destinées spécialement à la culture pour mieux la valoriser.

mercredi 23 janvier 2019

Les lauréats des prix de la CJRS accueillis au CESTI


Le Centre d’études des sciences et techniques de l’information a, dans le cadre du carrefour d’actualité, le plaisir de recevoir les lauréats des prix d’excellence de la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS). Tous, produits du CESTI, ont partagé avec le public présent à la case foyer, les expériences qu’ils ont vécues dans leurs domaines respectifs.

De gauche à droite:
Elimane Ndao (RTS)
Youssouph Bodian (RFM)
Seydina Bilal Diallo (L'As quotidien)
Abdoulaye Sinkare (RTS Tambacounda)
Sahite Gaye (formateur au CESTI, modérateur)

Il s’agit d’Abdoulaye Sinkare (prix du meilleur reportage de télévision), Youssouph Bodian (prix du meilleur reportage radio), Seydina Bilal Diallo (prix du meilleur article de presse écrite) et Elimane Ndao (prix du meilleur reportage de presse en ligne). Tous ces journalistes qui ont été primés sont reconnus dans leurs domaines respectifs pour leur flaire journalistique et leur professionnalisme. Ils sont ainsi revenus à la maison pour partager avec leurs cadets « cestiens » leurs méthodes de travail et leurs expériences. Abdoulaye Sinkare est revenu sur son parcours en tant que correspondant à Tambacounda où il a mieux découvert les réalités du terrain et les richesses de toute cette zone du Sénégal. Youssouph Bodian quant à lui, considère que ce résultat est le fruit d’une bonne formation reçue au Centre d’études des sciences et techniques de l’information, « nous avons eu le privilège d’être passés au CESTI » dit-il. 

C’est par la suite que Seydina Bilal Diallo a donné au public les rudiments du journalisme d’enquête. De son avis, c’est un genre qui nécessite des sacrifices énormes et un esprit de chercheur.

Etudiant de la 45é promotion du CESTI, Elimane Ndao a clôturé la prise de parole en faisant un bref exposé sur l’essence du « data journalism ». «  Ces voitures qui ne devraient pas circuler », le titre de son enquête qui a été primé, est un article basé sur une analyse avancée des données relatives à l’environnement en rapport aux véhicules. Il laisse entendre qu’il a été surpris de voir que les législations qui devraient servir de garde-fous par rapport à ce fléau ne sont pas appliquées. Il a également appelé ses cadets « cestiens » à s’intéresser un peu plus à ce domaine.