![]() |
Crédit photo: emedia.sn |
Au Sénégal, le
conseil constitutionnel a publié, le 20 janvier 2019, la liste définitive des
candidats à l’élection présidentielle de 2019. Sur 27 dossiers de parrainages
déposés sur leurs tables, les 7 sages n’ont finalement retenus que 5 candidats
pour l’élection du 24 février 2019. Il s’agit de : Macky SALL, Madické NIANG,
El hadj Issa SALL, Ousmane SONKO et Idrissa Seck. Si les uns ont une expérience
politique avérée avec un long parcours, les autres sont des novices dans le
sérail politique et s’imposent de jour en jour. Nous vous proposons ainsi la
biographie de chacun de ces aspirants au fauteuil présidentiel.
Macky SALL, le sortant qui veut un bis
Né le 11 décembre
1961 à Fatick, où il passa une partie de sa jeunesse avant d’aller dans le
Fouta, Macky est issu d’une famille de 4 enfants. Etudiant à l’Université
Cheikh Anta Diop de Dakar, il entre dans le mouvement marxiste-léniniste And
Jeuf dont il va se retirer à cause d’une divergence d’idées. Formé à l’institut
des Sciences de la Terre (IST) de Dakar et diplômé de l’Ecole Nationale
Supérieure du Pétrole et des Moteurs (ENSPM) de l’Institut Français du Pétrole
(IFP) de Paris, il devient ingénieur géologue puis géophysicien.
Macky Sall a
rejoint le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) en 1980. Après l’arrivée au
pouvoir du père du sopi, Abdoulaye Wade, Macky sera nommé directeur général de
la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN) après plusieurs années au poste
de chef de la division Banque de données et conseiller spécial auprès du
Président de la République, chargé de l’Energie et des Mines. De mai 2001 à
novembre 2002, il devient ministre des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique ;
de novembre 2002 à aout 2003, il devient ministre d’Etat, ministre des mines, de l’énergie et de l’hydraulique dans le
gouvernement dirigé par Mame Madior Boye ; de Aout 2003 à avril 2004,
ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et des Collectivités locales,
porte-parole du gouvernement d’Idrissa Seck. Nommé premier ministre le 21 avril
2004, il est remplacé par Cheikh Hadjibou Soumaré après la présidentielle de
2007. Il se rabat sur l’Assemblée
nationale et sera élu à sa présidence le 20 juin 2007. Mais la rupture sera
consommée quand il cherchera à convoquer Karim Wade, fils du président de la
République, pour une audition sur les travaux de l’ANOCI. Face à son refus de
démissionner de la présidence de l’Assemblée, son mandat est réduit de cinq à
un an. Il se voit ensuite contraint à la démission de tous ses mandats
électifs.
A la tête de la
Coalition Macky 2012, il accède à la présidence le 26 février 2012 face à son
ancien mentor, Abdoulaye Wade.
Aujourd’hui, il a
fait un mandat de sept ans et brigue encore les suffrages des Sénégalais pour un
second mandat.
Madické Niang, l’inattendu de la liste
Madické Niang est né
à Saint-Louis le 25 septembre 1953. Avocat de profession, il est passé par le
Lycée Charles de Gaulle de Saint-Louis avant d’entrer à la faculté de droit de
l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Exclu pour des faits de grèves à
répétition, il part à Abidjan pour poursuivre ses études en droit. A son
retour, il emprunte la voie du privé en s’inscrivant au barreau de Dakar. Fidèle
compagnon de l’ancien président Abdoulaye Wade, il devient son conseiller
spécial, chargé des affaires juridiques d’avril 2000 à novembre 2002. Par la
suite, il occupe plusieurs postes ministériels :
-
Ministre de l’habitat de novembre 2002 à aout 2003
-
Ministre de l’énergie et des mines de septembre 2003 à mars
2007
-
Ministre des mines et de l’industrie d’avril 2007 à mars
2008
-
Ministre de la justice d’avril 2008 à octobre 2009
-
Ministre des affaires étrangères de 2009 à 2012
Après la chute du
régime de Wade en 2012, il est resté à ses côtés et a été un de ses plus
fidèles compagnons. C’est quand le « pape du sopi » a décidé de
placer son fils, Karim Wade, comme candidat du Parti Démocratique Sénégalais
(PDS) à l’élection présidentielle de 2019, qu’il a décidé d’emprunter sa propre
voie en se présentant à l’élection présidentielle « pour assumer une
candidature alternative du PDS ». La suite lui a donné raison car face à l’éligibilité
de Wade-fils, Madické est devenu le pneu de secours de la famille libérale.
Ousmane
SONKO, la révélation portée par la jeunesse
Leader de Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef-Les Patriotes), Ousmane Sonko a fait ces dernières années une ascension fulgurante dans le cercle politique sénégalais. Il ne lui a fallu que quatre années d’existence dans le sérail de la politique sénégalaise pour s’imposer et se hisser à la tête de l’opposition.
Né le 15 juillet 1974, ce natif de Thiès a été un brillant étudiant. Major de sa promotion au concours d’entrée à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) du Sénégal, Sonko a obtenu une maîtrise en droit publique à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis. En 2001 il sort diplômer de l’ENA, section « Impôts et Domaines » et intègre l’administration avec un premier poste qui le conduit au Centre des services fiscaux de Pikine. En 2003, Il obtient un diplôme d’études approfondies (DEA) en finances publiques et fiscalité de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Il est aussi titulaire d’un Master 2 en Gestion et Finances Publiques de l’Institut Supérieur des Finances (ISF) et également doctorant en droit public économique et fiscalité à l’Université Jean Moulin Lyon III. Ousmane Sonko a débuté sa carrière comme Inspecteur principal des Impôts et des Domaines. Il a été vérificateur fiscal et chef de Brigade de vérification fiscale, chargé du secteur immobilier. Il était auditeur interne à la Direction du Contrôle Interne (DCI) de la Direction Générale des Impôts et Domaines (DGID). Radié par le décret N°2016-1239 du Président Macky pour «indiscrétion professionnelle», Sonko est révélé au grand public par la presse sénégalaise.
Ousmane Sonko a réussi aujourd’hui à drainer une foule immense composée particulièrement de jeunes qui adhérent à cet esprit de patriotisme basé sur « le don de soi pour la patrie ». Le nouveau type de militant dressé par le leader de Pastef est ce citoyen qui vit pour sa patrie au détriment des partialités, c’est ce citoyen qui adhère à une vision politique bien définie et non à des rêveries vendues par certains leaders politiques. Sonko est incontestablement l’un des opposants les plus sérieux qui peuvent créer une surprise le soir du 24 février 2019.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire