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De gauche à droite: Ndongo Samba Sylla (auteur du livre), Thierno Diop (Professeur au CESTI) Sahite Gaye (Professeur au CESTI, modérateur du jour) |
Le Centre d’études des Sciences et Techniques de
l’Information (CESTI) a reçu ce mercredi 14 novembre l’économiste Ndongo Samba
Sylla par ailleurs, chargé de programmes et de recherche au bureau Afrique de
l’Ouest de la fondation Rosa-Luxemburg. L’occasion a été saisie par l’invité
pour présenter son nouveau livre traitant du Franc CFA.
« L’arme invisible de la Françafrique : une
histoire du Franc CFA » est le titre du livre de M. Sylla co-écrit avec la
journaliste Fanny Pigeaud. Dans un contexte d’ignorance généralisée de
l’importance de la monnaie, M. Sylla dit avoir comme objectif premier la
démystification du Franc CFA pour attirer l’attention des Africains. Raison
pour laquelle, il a rédigé ce livre sous « un jargon accessible à
tous » et pouvant être facilement compris. Selon M. Sylla, Le Franc CFA a
été et reste une monnaie coloniale. En effet, par le biais d’un petit rappel
historique, il a démontré que le Franc CFA a été créé officiellement le 26
décembre 1945. Bien avant, il y a eu un long processus de destruction des
monnaies autochtones compte tenu du pluralisme monétaire qu’avait le territoire
africain. L’avènement du Franc en Afrique est ainsi faite dans la violence et
la répression car les Africains d’antan résistaient et disaient niet face à un
forcing des colons qui ont fini par parvenir à imposer sa monnaie. Ainsi,
hormis l’Inde et l’Indochine, c’était le franc métropolitain qui circulait dans
tout l’empire colonial français y compris en Afrique. En vrai pourfendeur de la
monnaie française, M. Sylla n’a pas manqué à donner les raisons pour lesquelles
le Franc CFA serait nocif aux pays africains. En effet, il considère que la
stabilité monétaire que louent les défenseurs de la monnaie a été dès le départ
une préoccupation coloniale permettant le capital métropolitain de s’investir
et rapatrier ses profits et dividendes sans problème.
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le livre de Ndongo Samba Sylla |
La monnaie appauvrit les pays selon l’auteur du livre. Selon
lui, les Investissements directs étrangers (IDE) du Ghana est beaucoup plus
supérieur de ceux de tous les 8 pays de l’UEMOA. Par conséquent, les IDE sont
mus par d’autres choses que la stabilité financière. Egalement, si on consulte
le Revenu réel par habitant des pays de la zone franc, on constate des
variations entre 1960 et maintenant mais sur le long terme les Sénégalais se
sont appauvris. En termes concrets, le revenu actuel au Sénégal est le même que
celui que le colon avait laissé en 1960. Pour l’auteur, à ce rythme, on peut
rester des milliers d’années sans s’en sortir. L’autre argument est que la
plupart des pays de la zone franc sont classés parmi les Pays les moins avancés
(PMA).
En concluant, il a rappelé que la monnaie est plus
importante que la bonne gouvernance qu’on veut faire primer. Ainsi, les pays
africains font face à deux choix : soit maintenir le statu quo et rester
dans ce trou noir ou bien prendre le
risque d’avoir une monnaie fonctionnelle ou d’autres types d’intégration
monétaire pouvant aux pays d’aspirer à un développement durable.
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