lundi 5 octobre 2020

Journée internationale du café: Nescafé Sénégal mise sur la préservation de l’environnement

Stand de Nescafé à Touba

Nestlé Sénégal, leader dans le marché du café, a répondu présent lors de la journée internationale du café (JIC) célébrée ce jeudi 1er octobre 2020. Des actions environnementales ont été menées à Touba, Mbacké et Diourbel pour marquer cette journée.

Cette année, la journée internationale du café est fêtée au Sénégal dans un contexte marqué par la célébration du grand magal de Touba, prévue le 6 octobre prochain. C’est la raison pour laquelle, Nestlé Sénégal à travers sa marque Nescafé, a déployé des moyens colossaux dans la région pour venir en aide aux populations et par ailleurs, les aider à assainir les rues pour mieux accueillir les millions de fidèles qui convergeront vers la ville sainte. 

Les volontaires de Nescafé Sénégal en action

La caravane Nescafé de cette année, composée d’une centaine de jeunes volontaires, a nettoyé les rues de Mbacké, Touba et Diourbel. Une opération d’envergure qui a soulagé les populations de ces localités. « Nescafé est venu au bon moment, toutes les sociétés devraient réagir de la sorte », a laissé entendre une « badianou gokh » qui a tenu a prendre part à cette initiative. Des kits de nettoiement et d’autres denrées ont été également remis aux habitants des trois localités. 

Les environnementalistes présents lors de la JIC

Comme à l’accoutumée, Nescafé Sénégal s’est encore engagé à préserver l’environnement et a réaffirmé sa volonté de lutter contre les déchets plastiques. La multinationale compte, à l’horizon 2025, n’utiliser que du plastique recyclable dans ses usines. Les environnementalistes présents lors de la journée se sont dits réjouis de ces initiatives menées ces dernières années par Nescafé Sénégal. Selon Ndéye Marie Aïda Ndiéguéne, présidente du mouvement des environnementalistes et initiatrice de la fédération Sénégalaise des acteurs de l’environnement, « la politique menée par Nestlé Sénégal à travers sa marque Nescafé, est une réponse apportée à la problématique de la préservation de l’environnement qui est primordiale actuellement. Les autres sociétés agroalimentaires devraient adopter la même stratégie pour nous aider à mener ce combat ».

jeudi 30 avril 2020

Six en Ludo, one en communication!


   
Macky SALL et ses enfants en train de jouer au Ludo
Toute image est un ensemble de signes qu’il convient d’interpréter. Elle ne prend son sens que par l’œil d’un regardant. Ce dernier ne peut s’empêcher de s’interroger, d’aller au-delà du paraître et va finir par se forger sa propre opinion. En d’autres termes, l’émetteur pourrait certes avoir une certaine influence sur la dénotation de l’image, mais la connotation l’échappe, elle est libre, variée et dépend d’un regardant à un autre. C’est un coup de dé, le résultat peut surprendre le joueur. Tout message a une cible et « dans la communication, le plus compliqué n’est ni le message, ni la technique, mais le récepteur ».  Le président de la République a publié des photos qui le montrent décontracté, chez lui, entouré de sa famille, prêt à faire bouger les pions (du Ludo bien sûr). Ces images ne feront pas l’exception, elles  seront passées au crible.

  
 « Faites comme moi », c’est le message que le président de la République semble vouloir envoyer aux Sénégalais. Masque au visage, tout en restant « chez lui », à côté de ses enfants, le comportement idéal actuellement. Cependant, tout mot a un second degré, il en est de même aussi pour une image. Le second degré de ces photos montre un président insouciant dans un contexte particulier. Le grand ne craint-il plus « l’infiniment petit qui fait trembler le monde entier » ? « Le président est un humain et doit faire sa vie comme tout le monde », m’a dit un ami. Je suis tout à fait d’accord avec lui. Sauf que certains moments de la vie de Macky ne doivent pas être publiés en ces temps de crise, ça peut choquer. Tout le monde est sur le pied de guerre et voir le « commandant des troupes »  jouer au Ludo, n’encourage pas les soldats. L’image idéale actuellement serait de le voir au chevet des malades et du personnel soignant pour les épauler, ce qu’il n’a pas encore fait d’ailleurs.

S’il a voulu sensibiliser, il a fait fausse route. D’abord, si tous les membres de la famille ont porté des masques, c’est qu’ils sont dans une certaine méfiance (on ne sait pas qui est qui). Alors, qu’est-ce qu’ils font de la distanciation sociale ? Pourquoi utilisent-ils le même pot s’ils pensent que le virus pourrait être là ? Les mesures de prévention constituent un ensemble qu’il faudra respecter de façon stricte, sans laxisme aucun. Si la communication présente de l’intérêt pour lui, le président devrait faire la différence entre ce qui est montré et ce qui pourrait être suggéré. 

jeudi 23 avril 2020

Covid-19: Soit on fonce, soit il nous enfonce


Ce coronavirus n’adore pas seulement ceux qui déambulent, il aime aussi ceux qui tâtonnent, ceux qui avancent sur la pointe des pieds, ceux qui tergiversent dans la prise de décisions. Il aime certainement la posture actuelle des autorités sénégalaises. Certes, pour combattre « ce petit qui terrorise les grands », il faut que les stratégies soient précises et concises mais elles doivent être prises sans demi-mesure. Ce virus s’est installé et il n’est pas encore prêt à plier bagage. Il ne nous donne pas aussi le temps de se creuser les méninges pour trouver la bonne formule. Soit on fonce, soit il nous enfonce.

Un mois de couvre-feu... port obligatoire du masque et après ?
Décrété le 23 mars dernier, le couvre-feu a été une décision prise pour éviter les rassemblements afin d’enrayer la chaîne de contamination du covid-19. Mais force est de reconnaître que cette stratégie a montré ses limites. Décidément, nous agissons comme si le virus ne frappait que la nuit. Résultat des courses, la quasi-totalité des cas communautaires ont été enregistrés dans les espaces publics (marchés, hôpitaux, transports en commun…) qui sont bondés de monde durant la journée. Finalement, le virus circule avec nous et se repose avec nous. La guerre n’est pas sécuritaire, elle est sanitaire et l’adversaire est sans scrupule.
Le port du masque est certes une solution pour éviter les contaminations, mais la manière d’imposer cette mesure est une bombe à retardement. En effet, avec la recrudescence des cas communautaires, la police ne devrait pas (comme on le voit dans les vidéos qui circulent) entasser les récalcitrants dans les véhicules. Il serait peut-être mieux que les forces de l’ordre distribuent des masques durant les premiers jours pour appeler les insoumis à une prise de conscience. Et puis quel masque porter ? Qui doit les confectionner ? Comment doit-on les utiliser ? Une multitude d’interrogations qui tournent autour de ce port généralisé de masque et qui restent sans réponses.

On passe à quoi ?
Dans ce combat, à chaque étape, la stratégie de riposte adéquate. L’heure est grave. En trois jours, le Sénégal a enregistré 102 cas positifs au covid-19 dont 12 issus de la transmission communautaire. Il urge de passer à une autre étape, de changer notre fusil d’épaule. En amont, deux mesures devraient être expérimentées : l’une est le confinement des zones les plus touchées pendant au moins 14 jours et l’autre est l’accentuation des dépistages dans ces zones pour en faire au moins 500 par jour. La première est certes bottée en touche par certains pour des raisons socio-économiques. Sauf que dans de telles situations, il revient à l’Etat d’être utile et de s’adapter pour venir à la rescousse des plus impactés. Des œufs seront forcément cassés pour goûter aux omelettes.


En aval, il faudra que l’Etat exerce, sans état d’âme, son « monopole de la violence physique et légitime» pour faire respecter les mesures barrières. Le cas identifié à Tivaouane est révélateur des défaillances notées dans la mise en œuvre de l’interdiction des transports interurbains. Pour juguler ce fléau, il va falloir sans doute hausser le ton et se montrer intransigeant face à certains comportements.

lundi 30 mars 2020

Couvre-feu : Qui nous a dit que le Covid-19 n’était que noctambule ?

Couvre-feu a Dakar
Le 23 mars dernier, le Président Macky Sall avait décrété l’état d’urgence et un couvre-feu de 20h à 06h du matin dans le cadre de la lutte contre la propagation du covid-19.  L’objectif premier de cette mesure est sans doute d’enrayer la chaîne de contamination en évitant les rassemblements. Après une semaine, cette mesure semble être sans effet. 

Aujourd’hui, la réalité du terrain montre que cette riposte ne fait pas le poids devant « l’infiniment petit qui fait trembler le monde entier ». L’état d’urgence qui, devait être d’ordre sanitaire, est devenu d’ordre sécuritaire. La communication autour de cette mesure a été biaisée. Dans son discours du 23 mars 2020, le président de la République interpelle les forces de défense et de sécurité en ces termes : « J’ordonne les forces de défense et de sécurité de se tenir prêtes en vue de l’exécution immédiate et stricte des mesures édictées sur l’étendue du territoire national ». Cette phrase semble être la seule retenue et mal interprétée par l’opinion publique. En atteste la tournure qu'a pris le couvre-feu.

Par effet boule de neige, la population a détourné sa peur vers les forces de défense et de sécurité en laissant en rade « l’ennemi commun ». Résultat des courses, elle se protège de ses alliés (Forces de l’ordre) de 20h à 06h et prête le flanc à l’ennemi réel (Covid-19) tout au long de la journée. 

Aujourd’hui, les marchés sont toujours bondés, certains comportements favorisant la transmission du virus sont toujours visibles, le Sénégalais n’est toujours pas conscient de la gravité de la situation actuelle. Les principales motivations des mesures de restriction ne sont pas bien explicitées. Par conséquent, nous sommes plus dans le respect des heures de couvre-feu que dans le respect des gestes barrière.

Face à cette situation, il urge de passer à la vitesse supérieure. Le tâtonnement et l’indiscipline sont les principaux alliés du Covid-19. C’est pourquoi, il serait opportun de réfléchir sur un modèle de confinement progressif pour stopper cette courbe de contamination qui ne cesse d’aller crescendo. D’ailleurs le professeur Moussa Seydi du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital fann semble depuis quelques jours préparé le terrain à l’Etat. Il a déclaré qu’il est « presque certain que, tôt ou tard, le Sénégal ira vers le confinement total des populations»

lundi 23 mars 2020

Etat d'urgence ou confinement: quelle formule adopter contre la propagation du Covid-19?


CP: TerangaNews
Dans ce contexte marqué par une crise sanitaire mondiale, les Etats sont appelés à prendre des mesures d’exception pour parer à toute éventualité. Au Sénégal, face au non-respect des dispositions déjà annoncées par le chef de l’Etat pour éviter les rassemblements, il urge pour les autorités de passer à la vitesse supérieure. Ainsi, deux schémas se présentent à elles : l’état d’urgence ou le confinement.

L’état d’urgence
Il constitue un régime de légalité destiné, en cas de période de crise inférieure ou de tension extérieure grave, à mettre à la disposition du Gouvernement les pouvoirs nécessaires au maintien de l'ordre. Cette mesure est une prérogative du Président de la République comme le dispose l’article 69 de la Constitution du Sénégal. Une fois décrété, « L’Assemblée nationale se réunit alors de plein droit, si elle n’est en session ».

« Le décret proclamant l’état d’urgence cesse d’être en vigueur après douze jours ». Toutefois, selon l’alinéa 2 de l’article 69 de la Constitution, il peut être prolongé si le Président de la République saisit l’Assemblée Nationale pour avoir une autorisation de prorogation. L’état d’urgence permet au Gouvernement et aux autorités administratives de prendre des mesures restrictives de la liberté individuelle. Le pouvoir d'ordonner certaines de ces mesures leur est conféré de plein droit.

La loi n° 1969/29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence et à l’état de siège confère ainsi des pouvoirs supplémentaires aux autorités publiques pour faire face aux nécessités de l’état d’urgence. Ces pouvoirs sont les suivants :
-      Interdiction des rassemblements et manifestations sur la voie publique
-      protection plus serrée des frontières et des aéronefs,
-      remise des armes - contrôle des communications radioélectriques - mise en fourrière des véhicules dont les conducteurs ont tenté de se soustraire aux contrôles policiers,
-      contrôle du mouvement des avions et des aéronefs,
-      possibilité pour les Pouvoirs Publics de prononcer de la manière la plus large la réquisition des biens, des personnes et des services en cas de déclaration d’état d'urgence,
-      possibilité de l'internement administratif des personnes dont l'activité présente un danger pour la sécurité publique, mesure ne pouvant être appliquée que pour une durée relativement courte,
-      contrôle de toutes les correspondances postales, télégraphiques et téléphoniques,
-      Pouvoirs donnés aux ministres de muter ou de suspendre tous les agents publics relevant de l’Etat, des collectivités locales ou des établissements ou services publics.
CP: Sudonline

L’état d’urgence a déjà était appliqué au Sénégal avant la crise de 1962 et en 1988.

Le confinement
Cette mesure vise à confiner les personnes chez elles pour assurer leur sécurité. Il s’applique avec un arrêt brutal de la quasi-totalité des activités.

La durée du confinement et ses conditions d’applications sont en principe fixées par un décret du Président de la République.

Une telle mesure peut être totale ou relative compte des réalités socio-économiques de chaque pays. Dans le contexte actuel, il sera difficile pour l’Etat du Sénégal d’adopter le modèle de confinement appliqué par les Etats européens.  

Tout savoir sur la possibilité d'application de cette mesure sur cet article: Covid-19: Quel modèle de confinement pour "l'homo senegalensis"?

dimanche 22 mars 2020

Covid 19 : Quel modèle de confinement pour « l’homo senegalensis » ?

CP: Téranganews
Depuis l’apparition du SRAS-Cov-2 en Chine, le monde est secoué par une crise sanitaire d’une rareté extrême. Le bilan fait déjà froid dans le dos. De décembre 2019 à aujourd’hui, plus de 300.000 cas sont recensés dans le monde avec plus de 13.000 morts. Au début de l’épidémie, tous les pays touchés se souciaient des cas importés, jusqu’à ce que des chaînes de contamination communautaires s’établissent partout dans le monde. Le Sénégal est actuellement dans cette situation avec l’apparition récemment de trois cas issus d’une transmission communautaire. Pour enrayer cette chaîne, beaucoup de pays ont opté pour le confinement de leurs populations. Le Sénégal serait-il prêt à adopter la même mesure ?

De Paris à New York en passant par Rome, près d’un milliard de personnes sont désormais confinées chez elles à travers le monde, dans le seul espoir d’enrayer la pandémie de coronavirus. Au Sénégal, avec la recrudescence des cas positifs au covid-19, le confinement pourrait être une mesure forte à prendre dans les jours qui viennent. Toutefois, force est de constater qu’il sera quasi impossible pour notre pays d’adopter le même modèle que la France, l’Italie ou l’Espagne compte tenu de nos réalités socio-économiques. 


Ces chiffres qui plombent le confinement total… 

Selon l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), en 2018, 45,7% de la population en âge de travailler a eu un emploi et 38,6% de cette population est salarié. Alors qu’en France, le taux d’activité était déjà à 71,5% en 2017. Ces statistiques donnent une idée sur la frange de la population capable de rester chez elle tout en sachant qu’elle peut espérer recevoir un salaire à la fin du mois. Pendant ce temps, 45% des Sénégalais sont dans une insécurité alimentaire selon une enquête réalisée en 2016 par l’ANSD. Selon cette étude, 33,7% des foyers à Dakar ne garantissent pas de manière permanente l’accès à une nourriture à la fois sur le plan qualitatif et quantitatif. Si dans les centres urbains le taux est de 38,4%, l’ANSD relève que 54,8% des ménages en milieu rural flirtent avec l’insécurité alimentaire. Face à cette situation, il est quasi impossible de confiner totalement la population sénégalaise. Dans le cas échéant, elle risque de mourir de faim avant d’être atteinte par le Covid-19. Ces réalités socio-économiques sont contraires à une quelconque idée de confinement absolu des Sénégalais. 

Vers un confinement par région ? 

Actuellement, 5 régions du Sénégal sont touchées par le Covid-19 : Dakar, Diourbel, Thiès, Saint-Louis et Ziguinchor. Les trois premiers étant les plus touchées, il serait plus judicieux de procéder par un confinement régional. D’emblée, les autorités devraient songer à mettre en quarantaine les localités telles que Touba et Dakar qui, de fil en aiguille, commencent à être des foyers de contamination. D’ailleurs c’est ainsi que la Chine avait procédé avec la ville de Wuhan quand l’épidémie commençait à s’y accentuer. Au Sénégal, une prise en conscience collective qui ira dans le sens d’un auto-confinement pourrait être une solution. Chacun pourrait, compte tenu de sa situation sociale, se faire violence pour limiter ses déplacements afin d’enrayer la chaîne de contamination communautaire. 

Avec la volonté exprimée de la police nationale de mettre toutes ses ressources humaines et matérielles dans la lutte contre la propagation du virus, l’Etat devrait passer à la vitesse supérieure faisant valoir son « monopole de la violence physique et légitime » pour éviter les rassemblements qui sont sans doute les principaux canaux de propagation du virus. Dans de pareilles circonstances, il faut un Etat fort qui, prend des décisions sans demi-mesure. Dans ce contexte, « si l’Etat est faible, nous périssons ».