Un
prometteur de mauvaise foi
Si
notre Macky national a une qualité avérée, c’est sa facilité à faire des
promesses qu’il ne tient jamais. « Je ferai un mandat de cinq
ans » dixit le Lion dormant. Une première promesse qui lui avait
permis de gagner la confiance des uns et des autres compte tenu de l’importance
d’une telle décision. Hélas, grisé par le pouvoir, M. Sall revient sur sa
décision. Ainsi par des tripatouillages constitutionnels orchestrés par ses
sherpas qui ne se soucient que de sa bonne assise, il finit par convaincre
l’opinion de son obligation de faire un mandat de sept ans suite à un avis du
conseil constitutionnel qu’il a détourné en une décision irrévocable. Il
n’était pas dans l’espèce d’une question de constitutionnalité, mais plutôt
d’une question de moralité et d’éthique.
« Je formerai un gouvernement de 25
ministres pour diminuer les dépenses de l’Etat » promettait le candidat Macky.
Aujourd’hui on se retrouve avec un Gouvernement aussi pléthorique avec 83 ministres dont 40 ministres avec portefeuilles, 3 ministres d'Etat et 39
ministres conseillers en plus du Premier ministre. Les postes ministériels sont
ainsi devenus des amuses gueules destinés à calmer les crises boulimiques des
affamés de la coalition présidentielle.
Le candidat Sall dénonçait le budget
présidentiel de son prédécesseur qui était estimé à 1.100.000.000 FCFA. Il
avait promis de réduire ce budget « inconcevable pour un pays
comme le Sénégal ». Aujourd’hui, le président Sall a mis dans ses
poches une somme de 9.162.719.080 FCFA
pour ses dépenses personnelles.
Ces exemples précités ne sont que quelques
promesses piochées d’une liste qui est loin d’être exhaustive. Mais personne ne
pourrait oublier tous les milliards promis aux différentes régions du Sénégal
lors des conseils des ministres décentralisés
En
bas la justice, en haut la « sallocratie »
Le
Sénégal qui était à la 46é place dans l’indice de l’Etat de droit en 2016,
s’est retrouvé à la 49é position en 2018 selon le rapport de World Justice Project. Cette
chute ne doit guère surprendre les sénégalais qui ont été tous témoins des cas
d’injustice perpétrés par le régime en place. Le bilan de la justice
sous Macky tourne autour de réformes, d’emprisonnements et de sauvetages de
personnes (transhumants et alliés) qui sont indéniablement épinglées par des
rapports qui se sont retrouvés dans les tiroirs du président.
« Je
vais réduire l’opposition à sa plus simple expression » menaçait Sall. Cette fois ci, il a tenu
sa promesse. Le premier acte posé est le come-back de la Cour de répression de
l’enrichissement illicite (CREI) qui a été instrumentalisée pour des règlements
de comptes politiques. En effet, en 2012, l’ex procureur spécial Alioune Ndao
avait annoncé l’ouverture d’une instruction contre Karim Wade, Oumar Sarr,
Abdoulaye Baldé et cie. Parmi 25 personnalités ciblées dans le cadre de la
traque des biens mal acquis, hormis l’ex directeur du cadastre (Tahibou
Ndiaye), le fils de l’ex-président a été le seul à être jugé le 25 mars 2015 et
condamné par la CREI à 6ans de prison et à payer 138 milliards de FCFA
d’amende. Et par coup de magie, Karim n’a pas purgé sa peine. Il a été gracié
et extradé en catimini vers Dubaï nuitamment sans aucune explication claire.
Objectif atteint, la CREI retourne dans les cimetières des juridictions.
Karim
Wade rayé de la liste de ses potentiels rivaux, l’homme du PSE s’en prend au
Maire de Dakar, Khalifa Sall jugé comme étant une étoile montante et un
potentiel danger pour les échéances électorales de 2019. Plusieurs incohérences
ont été notées pendant cette procédure suscitant ainsi moult interrogations.
Pourquoi le maire de Dakar a été le seul à être poursuivi alors que le rapport
de l’IGE avait épinglé plusieurs autres maires ? Si l’immunité
parlementaire suppose l’interdiction de toute condamnation de la personne qui
en bénéficie, pourquoi le maire de Dakar est resté en prison après avoir été
élu député ? Comment peut-on lever l’immunité de quelqu’un qui est déjà en
prison ? Un ensemble de paradoxes qui montre le caractère politique d’un
tel procès.
L’article
80 du Code pénal est certainement l’article préféré du Président de la
République. Pour un rien, la justice se saisit pour user de cette norme jugée
archaïque dans le seul but de calmer le lion qui semble se fâcher du tic au
tac.
Pendant
que les uns sont poursuivis, les autres sont lavés de tout soupçon de
malversations à la faveur d’une transhumance vers le parti présidentiel. Qui
peut oublier le cas de la dame aux cuillères à 35.000 FCFA qui dirige
aujourd’hui la Commission de la protection des Données Personnelles
(CDP) ? La politique est claire, soit tu me rejoins, soit tu as un ticket
pour reubeuss peu importe ton passé.
La
famille et le parti avant la Patrie
Parler
de l’existence d’une dynastie Faye-Sall est une lapalissade. Le fait est
inédit, une immixtion inexplicable de la famille du président et de sa
belle-famille dans la gestion du pays. Les cousins, les beaux frères, les oncles, les voisins proches, les frères tous sont aujourd’hui au contrôle au détriment d’une compétence quelconque.
Le
plus spectaculaire est la mainmise de la first-lady dans les affaires de
l’Etat. « Je remercie la première dame sans qui je ne serai pas
ministre », ces aveux du ministre de la culture Mbagnick Ndiaye
confirment que l’épouse du chef de l’Etat est bel et bien impliquée dans le
choix des hommes au sein du gouvernement. Après son limogeage, l’ex secrétaire
d’Etat Yakham Mbaye alléguait que « des personnes sont allées me
mettre en mal avec la première dame », ce qui lui a valu sa sortie du
sérail du palais de la République. Le fait le plus récent est la réunion
organisée par la première dame avec les syndicats. Suite à ce déjeuner initié
par Mme Sall, les syndicats ont lâché prise. Ce scandale institutionnel n’est
qu’une preuve de l’incompétence de Monsieur Sall à assurer ses devoirs
régaliens et par conséquent, il ne pouvait que laisser sa place à Madame Sall
qui, par le biais d’un super déjeuner est arrivée à convaincre les syndicats.
Plus
scandaleux, la nomination de son frère Aliou Sall à la tête de la caisse des
dépôts et consignations est un « wax waxett » ignoble d’autant plus
qu’il jurait qu’il ne va jamais sortir un décret au profit de son frère qui
désormais gère une fortune inestimable.
Matez-les,
je suis le chef suprême des armées
Les
bavures policières notées sous ce régime sont énormes. C’est sous ce régime
qu’on voit des policiers qui osent rouler à contre sens et heurter mortellement
des jeunes sans être inquiétés, c’est sous ce régime qu’on voit des policiers
qui massacrent des manifestants qui réclament leurs droits, c’est sous ce
régime que les hommes de tenue considèrent les étudiants comme des mouches à
abattre. Quand un homme de tenue ose tirer à bout portant sur un groupe
d’étudiants qui réclament leurs bourses, c’est que ce pays est certainement
dirigé par un despote qui ne se soucie que de son pouvoir. Qui a tué Bassirou
Faye ? Qui a tué Abdoulaye Timéra ? Qui a tué Fallou Séne ?
Peut-être que vous n’allez jamais nous donner des réponses dans ce bas monde,
mais que vous y croyez ou pas, vous allez rendre compte devant le plus Juste.
Comme nous le conseille le proverbe grec, « ne donnez point l’épée au fou,
ni le pouvoir à l’injuste ».
Aujourd’hui
vous pouvez mater les étudiants qui réclament leurs bourses parce que vous êtes
devenu accidentellement un chef d’Etat. Si on faisait de même avec vous lorsque
vous n’étiez qu’un étudiant issu d’une famille plus démunie que démuni (c’est
un secret de polichinelle), peut-être qu’actuellement vous aurez 8 milliards de
problèmes que l’argument selon lequel Me Wade vous a offert telle ou telle
chose ne saura résoudre. Suivez mon regard…
Bref…
Le
Sénégal est dans un piteux état. Il est temps de s’alarmer pour ces
nombreuses démissions et révoltes des caciques de l’administration qui tous
dénoncent une mauvaise gouvernance des autorités. Je me veux pour exemple les
cas d’Ousmane Sonko, du magistrat Ibrahima Dème et du capitaine Mamadou Dièye.
Malheureusement,
on est dans un pays où le pouvoir par le biais de la crétinisation, parvient à
faire gober ses actes et à endormir l’opinion publique. Ce régime semble de
jour en jour jouer avec les chiffres afin de leurrer l’opinion publique
insensible à la situation du pays. Paradoxalement, pendant qu’ils magnifient la
hausse du taux de croissance, le Secrétaire exécutif du conseil national de la sécurité
alimentaire (CNSA) alerte sur la hausse du nombre de ménages en situation alimentaire « difficile ». Il estime ce nombre à environ 30 000 ménages.
Il
est écœurant M. le président de voir à quel point vous œuvrez pour les intérêts
de la France. On avait auparavant espoir, espérant que nous allons couper le
maudit cordon ombilical qui nous lie à ce colonisateur. Hélas, depuis votre
arrivée au pouvoir, vous ne faites que nous enfoncer dans ce néocolonialisme
qui ne cesse de piller nos ressources. Ceux qui vous collent le surnom de "préfet français au Sénégal" n’ont pas tort
Il est impossible de citer tous les maux de ce système
à travers mes mots…
Rendez-vous
le 24 février 2019, et n’oubliez jamais les mots de Georges Orwell :
« Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des
voleurs et des traîtres n’est pas victime, il est complice. »
Que
le Tout-Puissant veille sur notre cher Sénégal…